Lettre Ouverte sur l’utilisation abusive de la vidéosurveillance à Genève

Lettre envoyée a Isabel Rochat suite a l’affaire Agustin
Nous posterons la réponse des que nous l’aurons reçue.

Madame la Conseillère d’État,
Je m’adresse à vous en tant que citoyen, vice-président du Parti Pirate Suisse et candidat au Conseil d’État genevois concernant la mise en détention provisoire d’un habitant de Genève sur le seul prétexte d’un « comportement suspect » enregistré par une camera de vidéosurveillance.
L’affaire a été rendue publique par la Tribune de Genève du 10.04.2012. Le 30 juillet 2011, une jeune femme est agressée sexuellement sur le pont de Carouge. Un habitant de Genève, Agustin, apparaît sur les images d’une caméra de vidéosurveillance quelques secondes avant le passage de la victime et « se comporte étrangement avant de lui emboîter le pas ».
Sur la base de ces images, Agustin est arrêté, accusé d’avoir un casier judiciaire chargé, ce qui s’avérera totalement faux. Cet homme, innocent, est resté trois semaines et demie en détention à Champ-Dollon, puis il sera libéré après les conclusions de l’expertise ADN.
La police arrêtera ensuite le véritable coupable.
Il est révoltant de voir, dans cette affaire, que la police ait utilisé comme unique moyen de preuve les images issues d’une camera de vidéosurveillance. Cela présage des dérives possibles liées a l’utilisation de moyens de surveillance généralisée de la population ainsi que de la criminalisation des comportements.
La mauvaise utilisation de tels moyens augmentent le risque pour nos concitoyens d’être suspectés pour des actes qu’ils n’ont en réalité pas commis. Nos forces de police pourront toujours redoubler leurs efforts, cela ne rétablira pas la confiance perdue.
Heureusement, la justice a reconnu l’erreur et compensé Agustin, le vrai coupable a été arrêté. Cependant, une enquête interne sur le travail bâclé de la police au début de cette affaire a-t-elle été menée? Si tel n’a pas encore été le cas, je demande qu’une commission indépendante s’y attache afin de déterminer les raisons qui ont poussé les responsables de l’enquête à agir de la sorte.
De plus, il me parait indispensable d’élaborer une procédure stricte de l’utilisation de la vidéosurveillance dans le travail de la police sous l’égide d’un comité d’éthique.
Cette camera n’a pas su protéger la jeune femme, a envoyé un innocent en prison, et n’a pas été utile pour l’appréhension du véritable criminel.
Je vous prie de croire, Madame la Conseillère d’État, à l’assurance de ma considération distinguée.

Alexis Roussel / Pirate

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